Du 26 au 30 avril 2022, une délégation burkinabè a pris part à un Atelier sur la problématique des ressources éducatives dans la ville de Saly au Sénégal. Le Directeur général du CENAMAFS Monsieur Richard Guillaume TONI y était et le Service de la communication du CENAMAFS (SCOM) l’a rencontré à son retour de mission pour en savoir plus sur la question.
SCOM : dites-nous d’entrée ce que recouvre la notion de ressources éducatives ?
DG TONI : les ressources éducatives regroupent tous les outils et moyens didactiques utilisés en situation de cours ou hors classe, pour favoriser l’enseignement/apprentissage. On peut citer entre autres : les livres, les manuels scolaires, les laboratoires, les didacticiels, les tableaux, les compendiums, les cahiers, etc. Les ressources éducatives sont autant essentielles pour les élèves que pour l’enseignant.
SCOM : Pourquoi se retrouver au Sénégal pour parler de ressources éducatives ?
DG TONI : Il faut dire qu’avant la mission, l’UNESCO avait dans le cadre d’un projet de développement des ressources éducatives, commandité un rapport diagnostic sur la situation des ressources éducatives dans trois pays pilotes que sont : le Burkina Faso, le Togo et le Sénégal. Chaque pays devait relever les insuffisances au niveau des ressources éducatives, assorties de recommandations.
La mission au Sénégal avait donc pour but de réunir les trois pays pilotes en vue d’examiner et de mettre en commun les différentes recommandations, de les prioriser, et de définir une stratégie de mise en œuvre de ces recommandations avec l’accompagnement de l’UNESCO.
SCOM : des recommandations qui ont fait l’objet de priorisation, quelles sont celles qui ont le plus retenu votre attention ?
DG TONI : oui, nous avons retenu quelques recommandations phares à mettre en œuvre et au nombre d'entre elles, je retiens par exemple l’amélioration des politiques ou stratégies existantes sur les ressources éducatives ou l’élaboration de stratégie nationale des ressources éducatives dans les pays qui n’en disposent pas du tout, laquelle stratégie doit prendre en compte l’ensemble du système d’enseignement depuis le préscolaire jusqu’au secondaire. Il faut relever en passant que le Burkina a été félicité pour le fait qu’il dispose déjà d’une politique des manuels au post-primaire et secondaire et d’une stratégie des ressources éducatives au primaire, même si celles-ci devraient être améliorées.
Une deuxième recommandation qui a retenu mon attention c’est l’amélioration des coûts de financement des ressources éducatives. En effet, le diagnostic a fait ressortir que les financements ne sont pas suffisants et ne sont pas non plus utilisés de façon efficiente. Une troisième recommandation qui a beaucoup retenu mon attention, c’est le renforcement des capacités des ressources humaines intervenant dans la chaine des ressources éducatives. Les capacités d’édition des manuels par exemple au Burkina sont très faibles et il y a effectivement lieu de renforcer nos capacités à ce niveau.
SCOM : peut-on espérer qu’à travers ce projet, l’UNESCO finance la production des manuels du CENAMAFS en quantité suffisante ?
DG TONI : rires. Non il ne s’agit pas de cela. Nous allons nous atteler à la relecture de nos différentes politiques en matière de ressources éducatives pour en faire une stratégie nationale qui englobe les ressources éducatives du préscolaire, du primaire, du post-primaire et du secondaire. Et c’est la mise en œuvre de cette stratégie nationale que l’UNESCO va financer en partie. Le projet de développement des ressources éducatives est prévu durer cinq ans et il va toucher 16 pays d’Afrique.
SCOM : votre mot de fin
DG TONI : je voudrais me réjouir de l’opportunité qui est offerte à notre pays de faire partie des pays pilotes et de l’engagement des plus hautes autorités de notre pays à faire des ressources éducatives une priorité. Je me félicite également du fait que le CENAMAFS ait pris part à l’élaboration du diagnostic. Vivement que nous puissions donner une suite diligente à la feuille de route qui nous a été soumise lors de cet atelier à Saly au Sénégal. L’élaboration de la stratégie nationale des ressources éducatives qui est un long processus et qui va associer des compétences pluridisciplinaires, impactera sans conteste la qualité de enseignements et apprentissages, mais également l’accessibilité aux ressources éducatives. Le CENAMAFS qui sera sans doute au cœur de la mise en œuvre d’une telle stratégie, ne peut faire l’économie d’un quelconque effort pour la réussite du processus. Je vous remercie !